Pierre Peyrolle, peintre contemporain atypique, aime revisiter les mythes à travers une figuration minutieuse et un univers symbolico-métaphysique où Freud et Nietzche mènent la danse
Amoureux de la musique baroque, il peint avec la virtuosité d’un maître du XVIIème siècle et la mélancolie d’un auteur romantique.
Sa peinture est à la fois ludique, violente, théâtrale et surréaliste dans la mise en scène, hyperréaliste par son illusionisme photographique, expressionniste par la manière dont elle trouble le spectateur.
Ses tableaux, pareils aux vanités des grands maîtres flamands où, à côté des splendeurs profanes, les brocarts, les étoffes, les bijoux, figuraient toujours une tête de mort ou une charade funèbre, s’éloignent irrémédiablement au fur et à mesure que nous croyons les découvrir. La jouissance qu’ils nous offrent est sans arrêt contrarié par la présence de la mort en filigrane. En ce sens, cette figuration minutieuse dont Pierre Peyrolle a fait sa marque de fabrique est bien plus « abstraite » que la peinture du même nom, bien plus « conceptuelle » que l’art vide des maîtres du rien. OR, PIERRE PEYROLLE sait bien qu’il ne ressuscitera pas la grande peinture. Sa virtuosité extrême, sa précision artiste, son acharnement à persévérer dans une représentation clinique de notre civilisation, ne lui rendront pas la vie. Tout au plus, tel le peintre Frenhofer imaginé par Balzac dans le Chef-d’œuvre inconnu pourra-t-il nous donner à voir un fragment de ce que la grande peinture aurait pu devenir en Occident si la catastrophe du XXe siècle n’avait pas eu lieu. Il lui reste donc à élever dans le lointain un mausolée aussi hautain et inaccessible que celui de L’Île des Morts d’Arnold Böcklin dont le peintre a d’ailleurs réalisé trois « énaurmes » commentaires picturaux. Ces signaux qu’il nous envoie depuis une épave engloutie, Pierre Peyrolle ne compte guère qu’ils soient perçus par nous, ses contemporains. Les conservateurs de musée, les critiques d’art, les collectionneurs même n’ont que faire de cette encombrante peinture d’histoire, ou plutôt de cette peinture de la fin de l’histoire. Sa précision, sa cohérence, son laconisme contrastent trop avec ce qui pend aujourd’hui des cimaises : le flou, le bavard, l’indécis. Alors, Pierre Peyrolle continue de peindre comme on se suicide. Ou plutôt comme on se sacrifie. Pour dresser, au-dessus du flot de la médiocrité une pierre d’attente.
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